efforcer

efforcer (s') [ efɔrse ] v. pron. <conjug. : 3>

• se esforcer v. 1050; de é- et force

1 ♦ Faire tous ses efforts, employer toute sa force, son adresse ou son intelligence pour atteindre un but, vaincre une résistance. ⇒ s'appliquer, s'attacher, s'escrimer, essayer, s'évertuer, tâcher, tenter (cf. Faire effort pour, faire tout pour, faire son possible pour, prendre à tâche de). « Un service d'ordre improvisé s'efforçait de disperser l'attroupement » (Martin du Gard). Il « s'efforçait de se dérober aux regards » (Hugo). « Tous les observateurs s'efforcent de comprendre ces troubles » (Duhamel). Je m'y efforce. Elle s'est efforcée de l'aider. — Vieilli « Il s'efforce à l'entraîner hors de la maison » (Diderot).

♢ Littér. (avec un subst. compl. de but) « C'est vers la volupté que s'efforce toute la nature » (A. Gide). « S'efforçant à une cordialité qui sonnait faux » (Martin du Gard).

2 ♦ Absolt et littér. Prendre sur soi, se faire violence. ⇒ se contraindre, se forcer. Efforcez-vous, soyez aimable ! « des auteurs qui s'efforcent pour parler argot » (Proust).

⊗ CONTR. Renoncer.

efforcer (s')

v. Pron. Faire tous ses efforts pour, employer tous ses moyens à (faire qqch). S'efforcer de courir. S'efforcer de comprendre.

efforcer (s') [efɔʀse] v. pron. [CONJUG. placer.]

ÉTYM. V. 1050, se esforcer; de é-, et forcer.

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♦ Faire tous ses efforts, employer toute sa force, toute son énergie, toute son adresse ou son intelligence pour atteindre un but, vaincre une résistance. ⇒ Appliquer (s'), attacher (s'), escrimer (s'), essayer, évertuer (s'), faire (faire tout au monde pour), forcer (se), lutter (pour), tâcher, tendre, tenter, travailler, viser; → Faire effort pour, prendre à tâche de…

1 S'efforcer de… (et inf.). || S'efforcer de soulever un fardeau (→ Commande, cit. 7). || S'efforcer de repousser, de refouler l'ennemi (→ Attroupement, cit. 7). || S'efforcer d'atteindre (⇒ Courir), de trouver (⇒ Chercher). || S'efforcer de dépasser ses adversaires, au terme d'une course.

1 Le long d'un clair ruisseau buvait une colombe,

Quand, sur l'eau se penchant, une fourmis (sic) y tombe;

Et dans cet océan l'on eût vu la fourmis

S'efforcer, mais en vain, de regagner la rive.

La Fontaine, Fables, II, 12.

2 Quand un autre à l'instant s'efforçant de passer (…)

Boileau, Satires, VI.

3 (Il) s'efforçait de se dérober aux regards fixés sur lui de tous côtés (…)

Hugo, Notre-Dame de Paris, I, I.

♦ S'efforcer de plaire, d'être aimable (→ Agréer, cit. 4), de sourire (→ Appliquer, cit. 28). || S'efforcer de contenter qqn (→ Prendre soin de…). || S'efforcer de comprendre (→ Crise, cit. 13), de croire… (→ Diable, cit. 5). || S'efforcer de paraître calme. || Il ne s'efforce que de dénigrer (cit. 2). || Elle s'est efforcée par tous les moyens d'obtenir gain de cause.

4 Le juste ne devrait donc plus espérer en Dieu, car il ne doit pas espérer, mais s'efforcer d'obtenir ce qu'il demande.

Pascal, Pensées, VII, 514.

5 Efforcez-vous ici de paraître fidèle,

Et je m'efforcerai, moi, de vous croire telle.

Molière, le Misanthrope, IV, 3.

6 Dans chacune de mes trois carrières, je m'étais proposé un but important : voyageur, j'ai aspiré à la découverte du monde polaire, littérateur, j'ai essayé de rétablir le culte sur ses ruines; homme d'État, je me suis efforcé de donner aux peuples le système de la monarchie pondérée (…)

Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 334.

7 Si elle avait cherché à tromper, elle se serait efforcée de coordonner ses propos, de leur donner au moins un air de vérité et je n'ai jamais vu qu'elle s'en donnât la peine.

A. Maurois, Climats, I, VIII, p. 65.

♦ Vieilli. || S'efforcer à… (et inf.).

8 Et ce lâche attentat n'est qu'un trait de l'envie

Qui s'efforce à noircir une si belle vie.

Corneille, Nicomède, III, 8.

9 Cependant le petit frère pleure, porte une main à ses yeux; et, pendu au bras droit de son grand frère, il s'efforce à l'entraîner hors de la maison.

Diderot, Salons, « Le fils ingrat ».

10 Là, l'écume s'efforce à se faire visible (…)

Valéry, Poésies, « La jeune Parque ».

2 (V. 1165). Absolt et littér. Faire effort sur soi, prendre sur soi, se contraindre. ⇒ Contraindre (se), forcer (se). || Efforcez-vous, soyez aimable ! || Ne vous efforcez pas à ce point, cela se voit trop.

11 Feignez, efforcez-vous : songez qu'il est mon père.

Racine, Mithridate, IV, 2.

12 Elle s'efforça, mais l'effort n'est pas la force !

Barbey d'Aurevilly, Une histoire sans nom, p. 200.

♦ S'efforcer pour… : se faire violence pour…

13 On sentait le chiqué, comme dans les livres des auteurs qui s'efforcent pour parler argot.

Proust, À la recherche du temps perdu, t. XIV, p. 161.

3 Littér. (Suivi d'un subst. compl. de but). || S'efforcer vers… : vouloir atteindre… || S'efforcer vers un idéal, une victoire (→ Ascétisme, cit. 3; dédoublement, cit. 2).

14 C'est vers la volupté que s'efforce toute la nature.

Gide, les Nouvelles Nourritures, III, I.

14.1 La vérité est un idéal inaccessible, comme tout idéal. On ne peut demander aux meilleurs des hommes que de s'efforcer vers elle, avec amour et loyauté, sans tricherie d'orgueil ou d'intérêt.

R. Rolland, Deux hommes se rencontrent, p. 358.

♦ S'efforcer à… : s'appliquer à… || S'efforcer à un travail minutieux. || S'efforcer à une cordialité (cit. 2) qui sonne faux.

15 (…) s'efforcer au langage clair pour ne pas épaissir le mensonge universel (…)

Camus, l'Homme révolté, p. 352.

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CONTR. Laisser (se laisser aller), renoncer, reposer (se).

DÉR. Effort.

Encyclopédie Universelle. 2012.